JEF BANC

Catalogue raisonné

JEF BANC

JEUNESSE ET FORMATION

 

Jef Banc naît le 6 septembre 1930 à Paris. Son père, d'origine roumaine, est arrivé en France à l'âge de 9 ans et devient négociant en porcelaine et cristaux. Jef et son frère jumeau Roger reçoivent une éducation d’avant-garde, notamment à l'école Montessori, puis à l'école d'art Martenot, où leur créativité est encouragée.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille Banc doit se cacher. Jef Banc parvient cependant à poursuivre clandestinement sa formation à l'école professionnelle de la Chambre de Commerce de Paris, dans la section céramique d’art, dessin et sculpture. Il en sort premier de sa promotion à la Libération, poursuivant sa formation jusqu’en 1947 avec des professeurs des Arts décoratifs et des ingénieurs de la Manufacture Nationale de Sèvres.

 

SES DEBUTS COMME CERAMISTE

 

À 17 ans, Jef Banc installe son atelier rue de Clignancourt, à Paris, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.

 

Il pense d’abord devenir céramiste. Il commence à vendre ses productions avec l’aide de son père mais très vite il se sent attiré par la peinture. Ses toutes premières œuvres datées de 1951, réalisées en pleine période de révolution picturale et de la naissance de l’abstraction lyrique, sont une évocation de l’origine de la vie, en particulier à travers le symbolisme de la spirale.

 

UNE VIE DEDIEE A LA PEINTURE

 

Après son service militaire de 1952 à 1954, Jef Banc retourne à son atelier et reprend la peinture. En 1957, il signe son premier contrat avec un marchand d’art, lançant ainsi sa carrière professionnelle. Ses œuvres sont exposées jusqu'en 1986. Il reçoit de nombreuses distinctions, dont le prix Marzotto en 1960 et il est sélectionné pour des événements prestigieux comme la Biennale de Tokyo en 1964, le prix Lubiam avec la Galerie de France à Mantoue en 1964 et le Prix d’art contemporain de Monte-Carlo en 1985. À partir des années 90, fort du soutien de collectionneurs et de mécènes, Jef Banc se retire dans son ermitage montmartrois pour approfondir ses recherches artistiques.

 

Au fil des ans, s’inspirant des œuvres de Malevitch, Wols et Fautrier, Jef Banc met en place son propre langage, se fondant sur la pureté des fractales naturelles et la force des masses en mouvement. Il utilise comme thèmes de création, le souffle de la vie, l’infiniment petit, l’infiniment grand, la symbolique des nombres ou le monde des insectes. Il dialogue avec les livres et les papiers anciens pour se relier à l’histoire de l’image et de la culture. Parmi ses œuvres, on retrouve des transformations de livres anciens tels que les hommes illustres de Charles Perrault, le musée des monuments français, le traité d’anatomie de Caldani, l’antiquité expliquée de Montfaucon, un livre de musique …

 

Jef Banc évolue dans un univers qui laisse une large place au va et vient - formel/informel - et allie le message de l’inconscient avec une maitrise technique très poussée.

 

INFLUENCES ET MAITRES

 

Dès son plus jeune âge, Jef Banc reçoit une formation approfondie sur les grandes œuvres du passé, nourrissant une admiration particulière pour Giotto, Léonard de Vinci, Michel-Ange et Rembrandt. Ce n’est qu’à 20 ans qu’il découvre la peinture du 20e siècle. Habitué par sa formation à analyser la structure des grandes œuvres classiques, il n’est pas sensible aux peintres célèbres de son époque dans les années 50. Il a donc dû rechercher seul les voies de ses propres inspirations pour exprimer l’origine de la vie, la croissance, le rythme de la spirale dans la nature, les fonds marins, thèmes très éloignés de ses confrères.

 

C’est seulement avec la découverte de Jean Fautrier que Jef Banc rencontre une peinture contemporaine digne pour lui des plus grandes œuvres classiques et avec laquelle il se sent de profondes affinités. Par la suite il découvre de la même façon Cézanne, Odilon Redon et plus tard, Jackson Pollock, Francis Bacon. Chez ces peintres, comme dans ses propres œuvres, Jef Banc pense que la signification l’emporte sur l’émotivité.

 

Pour lui, le peintre d’aujourd’hui n’a plus à libérer le geste créateur comme au début du siècle. Il doit au contraire en retrouver la maîtrise complète pour signifier sa propre démarche fondamentale.

 

« Le Peintre

Le Musicien

Le Poète

Le Savant

 

Que font-ils ?

Que cherchent-ils à exprimer ?

Que veulent-ils découvrir ?

 

Ils cherchent tous à découvrir les formes cosmiques qui gouvernent l’univers et qui nous régissent nous-même.

 

Je me suis efforcé par le nombre et la spirale d’exprimer cette course sans fin à la découverte du Divin.

 

 La spirale c’est le mode binaire de la propagation des ondes

  c’est le monde et la vie inséparables

  c’est L’ENERGIE

 

Le nombre et la géométrie sont l’architecture de l’énergie. Ils sont partout, dans l’atome comme dans le système solaire, dans la matière comme dans l’homme.

 

Le thème générateur qui anime mes dessins, c’est la recherche de l’unité rythmique dirigée par la pensée.

 

L’ENERGIE, c’est :

 ce qui va être, ce qui va naître, ce qui est et ce qui sera. »

 

JEF BANC (dans les années 60)